lundi 9 janvier 2012

Cape et poignard (1946)


>> ÉQUIPE TECHNIQUE / CARACTÉRISTIQUES
Titre original : Cloak and Dagger, Réalisateur : Fritz Lang, Scénario : Albert Maltz et Ring Lardner Jr., Producteur : Milton Sperling, Musique : Max Steiner, Photographie : Sol Polito, Direction artistique : Max Parker, Montage : Christian Nyby, Genre : Drame, Espionnage, Durée : 106 minutes, Noir et Blanc, Sortie US : 28 septembre 1946.

>> DISTRIBUTION
Gary Cooper (Professeur Alvah Jesper), Robert Alda (Pinkie), Lilli Palmer (Gina), Vladimir Sokoloff (Polda), J. Edward Bromberg (Trenk), Marjorie Hoshelle (Ann Dawson), Ludwig Stössel (l'allemand), Helen Thimig (Katherine Lodor), Dan Seymour (Marsoli).

>> HISTOIRE
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, d'étranges chargements ferroviaires allemands inquiètent les alliés, qui pensent que l'Allemagne cherche à se doter de l'arme nucléaire. L'éminent chercheur Alvah Jesper est chargé de rencontrer, en Suisse, Katherine Lodor, une scientifique hongroise de renom connue pour ses travaux sur la fission nucléaire, parvenu à s'échapper des griffes des allemands. Mais elle est enlevée et assassinée avant qu'il ait pu recueillir des informations.
Dénouement. Jesper décide alors de partir pour l'Italie à la rencontre du professeur Polda, autre spécialiste du nucléaire, surveillé par les allemands. Une équipe de résistants italiens l'aide dans sa mission, dont la jolie Gina. Le professeur Polda accepte finalement de rejoindre les Alliés à condition que sa fille, enfermée, soit libérée avec lui. Alors que s'organise la libération de cette dernière, Jesper et Gina tentent de rester discrets et développent des sentiments amoureux l'un envers l'autre. Ils s'enfuient avec le scientifique prisonnier et rejoignent Pinkie dans un lieu secret. Mais la petite maison est vite encerclée par les allemands. Jesper, Gina et Polda parviennent à s'échapper et à rejoindre un avion qui doit les conduire vers l'Angleterre. Patriote, Gina décide de rester avec ses camarades italiens et Jesper, avant de s'envoler, lui promet de revenir après la guerre.

>> AFFICHES


>> NOMINATIONS ET RÉCOMPENSES
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>> AUTOUR DU FILM
Souvenirs du scénariste Ring Lardner Jr.
"Je suis arrivé sur le film alors qu'il y avait déjà un scénario écrit par Boris Ingster et John Larkin. Fritz n'aimait pas le scénario qu'ils avaient fait, mon boulot fut de le réécrire entièrement, le plus rapidement possible. Puis, alors que nous étions sur le point de tourner, Albert Maltz est arrivé pour réécrire derrière moi. Ils étaient en retard, Albert et moi avons travaillé ensemble, pas forcément sur les mêmes scènes. [...] Je me souviens qu'en allant travailler sur le scénario, j'avais rencontré [Gary] Cooper. Il avait dit "Écoute, je veux que tu comprennes quelque chose. Je suis supposé jouer un physicien atomiste dans ce film, et la seule manière que j'aie de m'en sortir, c'est que tu écrives des dialogues très simples ...". (P. McGilligan, Backstory 3, interviews with screenwriters of the 60s, University of California Press, 1997, p. 209-210)

Souvenirs de Lilli Palmer
L'actrice avait vu les films de Gary Cooper étant jeune et fut enchantée de jouer avec son idole. Toutefois, malgré sa cordialité, elle trouva l'acteur fatigué, vieilli, lent et peu loquace. En outre, Cooper ne l'aida pas à régler ses problèmes avec le réalisateur Fritz Lang, qui la détestait cordialement, et lui dit pour s'excuser "Ce n'est pas mon genre. Je ne trouve jamais les mots qu'il faut. J'ai besoin qu'on écrive mes répliques." (S. Kaminsky, Gary Cooper ou le paladin du nouveau monde, Paris, Éditions France Empire, 1981)

Anecdotes
Cape et poignard fut la première production de la United States Pictures, formée par Joseph Bernhard et Milton Sperling, et marqua les débuts à l'écran aux États-Unis de Lilli Palmer. Le général William Donovan, chef de l'OSS à l'époque du tournage, voulut imposer son ami James Cagney pour le rôle principal, mais celui-ci refusa. Plusieurs membres de l'équipe technique connaissaient bien le sujet : le conseiller technique Michael Burke avait été lieutenant de réserve dans la marine américaine et avait collaboré avec les français dans le maquis, puis en Italie ; le conseiller technique Andreis Deinum fut cryptographe dans l'OSS.
Une première version du scénario proposait une autre fin : le professeur Polda, dans la course finale, mourait d'une crise cardiaque. Le personnage de Gary Cooper découvrait alors dans sa mallette des photographies aériennes et les plans d'une centrale nucléaire en Allemagne. Dans un dernier plan, il déclarait : "Que Dieu nous protège si nous pensons pouvoir garder pour nous seuls l'arme nucléaire." (AFI Catalog of Motion Pictures Produced in the US Feature Films, 1941-1950, University of California Press, 1999)

>> RÉPLIQUES
- "Je fais partie de l'OSS.
- Connais pas.
- Tant mieux, on n'aime pas la publicité. C'est l'Office des Services Stratégiques. A Washington, on nous appelle "Cape et Poignard".
- Ça a l'air romantique !"
(Robert Alda/Gary Cooper)

- "Je pensais être en sécurité ici. Ce n'est pas le cas, les allemands m'ont retrouvée. Hier, j'ai reçu une lettre postée à Zurich : je dois me rendre en Italie, pour y travailler. Je collaborerai avec Polda.
- Giovanni Polda ?
- Oui. Si je n'y retourne pas, dès dimanche, dix antinazis hongrois seront sortis des camps de concentration et abattus. Tous les jours. Tous les jours, j'aurai droit à une lettre avec les noms ... et les photographies des morts."
(Helen Thimig/Gary Cooper)

- "Je suis américaine !
- Techniquement, oui. Vous êtes née et avez grandi là-bas. Mais ... en 1935, vous rejoignez l'alliance germano-américaine, sous le nom d'Hilda Winters. En 37, vous êtes arrêtez suite à des émeutes racistes et antisémites. En 39, on vous retrouve à Berlin, travaillant pour la Gestapo. Depuis 40, vous opérez en Suisse. Vous êtes américaine, certes ... mais ça me révulse de l'admettre !"
(Marjorie Hoshelle/Gary Cooper)

- "Arrêtez de me regarder, je vous prie !
- Vous êtes jolie à regarder.
- On dirait une scène d'opéra. Les gens sont vont, le jeune couple reste seul. Le jeune homme doit faire des compliments, c'est attendu ... Mais il n'y a pas de musique, et vous n'êtes pas ténor."
(Lilli Palmer/Gary Cooper)

- "Ne soyez pas quelqu'un que j'aime ! Si on a envie de s'embrasser, soit, faisons-le, mais ça ne doit pas être sérieux. Dans mon travail, j'embrasse sans sentiments : la semaine dernière, un type de l'OVRA avec une moustache ridicule, la semaine prochaine un gros porc de la Gestapo.
- Gina, pourquoi vous tourmentez vous ?
- Vous croyez que c'est bien d'être agent de liaison ? Vous trouvez ça excitant ? Héroïque ? Non. A combattre des salauds, on le devient à notre tour."
(Lilli Palmer/Gary Cooper)

>> CRITIQUES
"La présence, dans le rôle principal, de Gary Cooper, a plus d'importance que les activités auxquelles il est censé se livrer. En agent du contre espionnage, Cooper n'est visiblement pas à l'aise." (Howard Barnes, New York Herald Tribune, 1946)

"Personnage principal, Gary Cooper joue admirablement Gary Cooper, c'est à dire exactement ce qu'on attend de lui. Homme d'expérience, Mr. Lang n'a d'autre prétention que celle de montrer une histoire d'espionnage à trame sentimentale, celle que les scénaristes lui ont préparé." (Bosley Crowther, New York Times, 1946)

"Changeant d'emploi, Cooper joue cette fois le rôle d'un agent secret mais ses gestes et son comportement sont tellement américains pour un individu censé passer inaperçu que le personnage qu'il incarne manque totalement de crédibilité." (Homer Dickens, Gary Cooper, Paris, Henri Veyrier, 1975)

>> PHOTOS DU FILM


>> PHOTOS D'EXPLOITATION


>> PHOTOS DE TOURNAGE


>> DVD Zone 2

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