jeudi 31 mars 2011

Vera Cruz (1954)


> ÉQUIPE TECHNIQUE / CARACTÉRISTIQUES
Titre original : Vera Cruz, Réalisateur : Robert Aldrich, Scénario : Roland Kibbee et James R. Webb, Producteur : James Hill, Musique : Hugo Friedhofer, Costumes : Norma Koch, Montage : Alan Crosland Jr., Genre : Western, Durée : 94 minutes, Couleurs, Sortie US : 25 décembre 1954.

> DISTRIBUTION
Gary Cooper (Ben Trane), Burt Lancaster (Joe Erin), Denise Darcel (comtesse Marie Duvarre), Cesar Romero (marquis Henri de Labordere), Sara Montiel (Nina), Jack Elam (Tex), Ernest Borgnine (Donnegan), George Macready (empereur Maximilien), Charles Bronson (Pittsburg).

> HISTOIRE
Au Mexique, Ben Trane et Joe Erin, deux mercenaires - l'un solitaire, l'autre chef de bande - se rencontrent par hasard, et décident de l'allier pour continuer leur route, non sans avoir testé leurs talents respectifs. Ils arrivent dans un village de paysans où vient à leur rencontre l'ambassadeur de l'empereur Maximilien, le marquis de Labordere. Ils acceptent de le suivre jusqu'au palais impérial, puis acceptent l'offre du souverain : conduire jusqu'à Vera Cruz la belle comtesse Marie Duvarre, qui doit prendre le navire pour l'Europe.
Dénouement. Sur le chemin, le carrosse, protégé par une importante escorte, est l'objet de toutes les convoitises : de la part des mercenaires qui s'aperçoivent qu'il est lourdement chargé, et des rebelles juaristes qui veulent de l'argent pour leur révolution. Lors d'une halte, Trane et Erin découvrent que le carrosse contient plusieurs millions en or, que la comtesse compte bien s'en emparer pour son bénéfice personnel et qu'elle consent à partager en échange de leur aide. Mais leurs manigances sont entendues par le marquis de Labordere qui, à la halte suivante - après un guet-apens des juaristes - joue un tour aux mercenaires et s'enfuit avec l'or. Pour tenter de prendre d'assaut le fort dans lequel il s'est retranché avec ses hommes, Trane et Erin s'allient aux rebelles. Ils parviennent à entrer et à récupérer le trésor. Mais à présent leurs intentions divergent et, lors d'un duel, Trane tue Erin sous les yeux de la comtesse, prisonnière. Gagné par leur cause et admiratif de leur bravoure, il s'éloigne, leur laissant l'intégralité du trésor.

> AFFICHES


> RÉCOMPENSES ET NOMINATIONS
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> AUTOUR DU FILM
- Associé au producteur Harold Hecht (avec qui il fonda la société de production Hecht-Norma, puis Hecht-Lancaster), c'est Burt Lancaster qui fut le producteur de la première grande réalisation du Robert Aldrich, Bronco Apache (Apache, 1954). Le succès fut tel que le duo le rappela pour un nouveau film la même année, Vera Cruz. Lancaster désirait s'opposer à Cary Grant, mais devant le refus de celui-ci de faire du western, ce fut le vétéran Gary Cooper qui fut choisi. Le film, tourné au Mexique, fut un gros succès public et rapporta près de 11 millions de dollars, pour un tournage estimé à 2 millions. (R. Karnet, Burt Lancaster, le masculin singulier, Rome, Gremese, 1997, p. 79-82)

- Le film fut également un succès en France, avec 4 501 021 spectateurs entre 1954 et 1999, dont 1 145 194 à Paris (Box office français des films de Gary Cooper).
- Vera Cruz fut un des premiers films tournés en format SuperScope.

> CRITIQUES
"Un [western] ironique et violent [révèle] un nouveau talent : Robert Aldrich. Ces trois films [Apache, Vera Cruz, Kiss Me Deadly] restent aujourd'hui admirables." (B. Tavernier et J.-P. Coursodon, 50 ans de cinéma américain, Paris, Omnibus, 1995, p. 258)

"Ce qui frappa surtout dans Vera Cruz, ce fut un ton neuf, une certaine impertinence mise en forme avec un lyrisme et un sens surprenant de l'efficacité. [...] Aldrich décrit sans prendre parti pour un héros monolithique, ce qui lui permet de retourner sans cesse les situations et de parsemer son récit d'explosions tour à tout comiques, sadiques, violentes, brutales, cruelles. [...] Lancaster avec sa souplesse de félin est tout simplement prodigieux. A ses côtés, Gary Cooper, flegmatique, joue en finesse." (F. Buache, Le cinéma américain (1955-1970), Lausanne, L'âge d'homme, 1974, p. 453)

"Tout est parfait dans ce western : une intrigue pleine de rebondissements, une distribution exceptionnelle (Cooper et Lancaster sont géniaux - le mot n'est pas trop fort - et l'on retrouve tous les grands "seconds rôles", Elam, Borgnine et même Bronson), des images splendides de la cour de la Mexico ou des pyramides aztèques, un mélange extraordinaire de lyrisme et de cynisme inhabituel dans le genre ... un chef d'œuvre." (J. Tulard, Guide des films (L-Z), Paris, Robert Laffont, 1990, p. 1291)

"Vera Cruz marque une étape importante dans l'Histoire du western, mettant en scène de vraies crapules, dont l'avidité est le seul mobile : Burt Lancaster y est un tueur et un traitre, tandis que pour la première fois, à l'exception du dénouement final, Gary Cooper n'est pas un héros idéaliste monolithique. Par ailleurs, ce film haut en couleurs, remarquablement photographié, est agréablement saupoudré d'humour." (J.-C. Lamy (dir), Dictionnaire des films, Paris, Larousse, 2002, p. 1422)

"Lancaster patauge, en fait trop et le jeu de Cooper, laconique et langoureux comme à son habitude, ne fait qu'accentuer le malaise dans lequel se noie son partenaire." (R. Karney, Burt Lancaster, le masculin singulier, Rome, Gremese, 1997, p. 82)

A la sortie du film, le critique Crowther, du New York Times, qualifia la prestation de Burt Lancaster de "nulle, en canaille qui affiche sa perversité à grands renforts d'éclats de rires diaboliques." (Idem)

> RÉPLIQUES
- "Combien ?
- 100 dollars. En or.
- T'es dur !
- Marcher l'est aussi.
...
- Il avait la patte cassée.
- Un cheval à trois pattes se vend bien par ici.
- Il souffrait.
- On est un cœur sensible, hein ?
- Seulement avec les chevaux."
(Gary Cooper/Burt Lancaster)

- "Que proposez vous général ?
- Que vous luttiez à nos côtés.
- Vous gâchez votre talent, ces paysans n'ont pas de quoi vous payez !
- Vous, américains, savez ce qu'est lutter pour l'indépendance. Nous offrons plus que de l'argent, senor. Nous offrons une cause."
(Gary Cooper/Morris Ankrum/Cesar Romero)

- "Votre connaissance du protocole me sidère, Monsieur. Vous savez même quelle main utiliser !
- Quand j'étais pas plus haut que trois pommes, j'avais un petit soldat de plomb, de cette taille. Un jour, je l'ai perdu, et j'ai pleuré. Ma mère m'a dit 'Arrêtes de pleurer, il réapparaîtra bien un jour'. Elle avait raison. Vous voilà !"
(Henry Brandon/Gary Cooper)

- "Je suppose qu'avec des hommes d'action, on doit s'attendre à de l'action."
(George Macready)

- "Ah ! On a un prisonnier !
- Et trois lanciers de moins ... Pas très équitable."
(Cesar Romero/Gary Cooper)

- "J'ai pas confiance en lui. Un type qui aime les gens, on peut pas compter dessus."
(Burt Lancaster)

- "Je savais pas que ces abrutis savaient écrire. Qu'est-ce qu'ils font ?
- Ils savent que ça va pas être facile. Ils veulent être sûr d'être enterrés sous le bon nom.
- Bonne idée : j'écris ton nom, et t'écris le mien. On va gruger Saint Pierre."
(Burt Lancaster/Gary Cooper)

> PHOTOS DU FILM


> PHOTOS DE TOURNAGE


> VOIR AUSSI
Disparition de l'actrice Denise Darcel (décembre 2011).

> DVD
Voir la page du DVD Zone 2 de Vera Cruz.

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