Dans ce récent et formidable ouvrage (2011), Martin Scorsese évoque un souvenir d'enfance concernant Le Train sifflera trois fois et Le Roi du Tabac.
"Je préfère les westerns de Hawks et de Ford, mais il y a quelque chose d'absolument remarquable chez Gary Cooper, et dans la musique et le montage du film. Il y a une telle tension dans le déroulement de l'intrigue
... [...] Jamais je n'oublierai la scène du Train sifflera trois fois où il rédige son testament, ni la scène de fin d'ailleurs. De retour chez moi après la séance, j'ai dessiné une scène du film. J'ai dessiné ses bottes et son étoile de shérif juste à côté, après qu'il l'a jetée à terre. Cette image résumait parfaitement le film pour moi. [...] Cette idée de trahison m'a semblé très forte. C'est une idée intemportelle ; je l'exploite encore dans mes films. Voilà pourquoi j'ai trouvé que cette image de l'étoile de shérif dans la poussière, à côté de ses bottes, était si puissante."
"Il a eu sa période sombre dans les années 40, comme James Stewart avec Hitchcock et Anthony Mann - je pense à des films comme Le Rebelle. Mais j'ai surtout en tête un autre film, Le Roi du tabac, un mélodrame à sensations. [...] J'avais une dizaine d'années quand j'ai vu ce film ; il m'a beaucoup marqué. [...] On était sidéré, choqué, de le voir incarner un tel personnage. Ce n'est pas un très bon film, mais il est extrêmement étonnant. (Richard Schickel, Conversations avec Martin Scorsese, Paris, Sonatine Editions, 2011)
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